Parquetage fractal losangé

Le pavage rhombique (grille bleue ci-contre), appelé rhombille par John Conway, est trop souvent assimilé à l'un des pavages réguliers, triangulaire ou hexagonal (celui des rayons de miel). Ses tuiles losanges, formées de deux triangles équilatéraux accolés, y sont disposées par trois en hexagone, leurs grands axes formant un triangle équilatéral. Ce rhombille est l'un des huit pavages engendrés par réflexion d'un polygone suivant ses côtés. Comme tous ceux-ci, il appartient à la famille des onze pavages de Laves (dits aussi de Catalan, par analogie avec les solides de Catalan), car il est le dual d'un des onze pavages uniformes (dits semi-réguliers ou archimédiens, par analogie avec les solides d'Archimède), nommément le pavage trihexagonal (déjà tressé en panier au Japon il y a 8000 ans, au Jōmon Archaïque, sous le nom kagome, ou mutsume ami – littéralement, tressage à œil hexagonal). Avec les pavages réguliers, le rhombille est le seul pavage de Laves dont tous les côtés sont égaux.

Comme l'artiste M. C. Escher, on peut déformer le losange de manière que deux tuiles quelconques (en orange ci-contre, et ) restent en bijection par l'une des isométries préservant le pavage (le pavage monoédrique reste isoédrique). Au lieu de déformer continûment les côtés du losanges en une courbe, je déforme ici récursivement les côtés du losange en une certaine côte fractale qui est le contour de mon motif parquetri (en violet sur fond orange ci-contre, cliquer pour agrandir). Sous le nom ‘fractal’ tiles, un article du Guardian donne trois exemples de déformations du pavage carré par des côtes fractales. Pour approfondir, voir Escherization et Parquet Deformations par Craig Kaplan.

Cinq tuiles d'Escher partagent avec mon motif parquetri son groupe de symétrie 632, en notation orbifold de Conway, mais pas son type isoédrique IH 34, dans la classification de Grünbaum & Shephard :

M. C. Escher, Lizard (№56, source : wikiart). La cellule fondamentale est un lézard (IH31). Par la symétrie centrée à la pointe de la queue, on obtient une tuile losange déformée dégénérée (une couleur de tuile par direction) :

Lizard (№56) 1942

Le rhombille apparait dans les trois versions de Metamorphosis, woodcut :

Metamorphosis II 1939